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mardi 3 août 2021

Fin d’un comique - Le Cheix



2781e jour - 28 septembre 1973. Fernand Raynaud vient de partir de Moulins, il a donné rendez-vous aux journalistes à Clermont-Ferrand pour annoncer son retrait définitif de la scène (il veut se consacrer au théâtre, au cinéma). Il est en retard. Il roule vite, il conduit une Rolls Royce Siver Shadow. Cela fait quelques jours qu’un voyant, sur le tableau de bord, indique brakes. Brakes, ça veut dire “freins” mais Fernand Raynaud ne parle pas anglais et puis, de toute façon, il n’a plus que cette voiture (il vient de se faire voler sa SM à peine une semaine plus tôt)…


France Soir, 30 septembre 1973 : "...il fait encore clair à 17h30 et sa vitesse n'est pas exagérée pour un véhicule de cette puissance... il négocie mal le virage, la puissante voiture anglaise mord légèrement la ligne jaune, à l'instant ou, en sens inverse, arrive une Volkwagen qui elle, tient bien sa droite. Il l'effleure légèrement mais cela suffit pour déséquilibrer la Rolls qui continue sa trajectoire en zigzaguant. Derrière la volkwagen vient la bétaillère de Monsieur Lasnier : Fernand la percute avec une telle violence que l'enquête établira plus tard que c'est probablement à cet instant qu'il a été tué sur le coup ; mais la course folle du véhicule n'est pas
terminée : il fera encore près d'une centaine de mètres avant de s'écraser définitivement près du petit cimetière" 


Journal télévisé…
Le chauffeur : j'ai vu arriver la voiture, c'est
tout ; il a essayé d'éviter les deux voitures, il en a accroché une ; moi je l'ai vu arriver ; j'ai foutu un coup de volant, c'est tout.
Le journaliste : Vous n'avez rien pu faire pour éviter la voiture ?
Le chauffeur : Si, j'ai essayé de braquer le camion, je suis monté sur l'accotement mais il était trop tard, il arrivait tellement à une allure vite, j'ai pas pu l'éviter.
Le journaliste : il roulait vraiment très vite ? (le chauffeur, très ému, se met à pleurer) il ne faut pas pleurer, vous n'êtes pas responsable de cet accident.
Le chauffeur : oui, mais (voix de sa femme : c'est pas de ta faute, en plus) j'ai rien pu faire.

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