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lundi 4 juillet 2016

Deux angles de rues - Baltimore

1739e jour - Parce que j’ai lu (et adoré) Easy Money de David Simon, éditions Inculte (un document fascinant sur Melvin Williams, parrain de la drogue), je suis revenu à Baltimore. J’ai pisté les lieux lus.



Dans ce livre, on peut croiser le boss du business qui joue les prêcheurs (page 35) : Malgré cela, Williams a payé sa caution rubis sur l’ongle et on le croisait le jour suivant sur l’Avenue […] Au mois d’avril 1968, alors que des émeutiers mettaient le centre-ville à feu et à sang suite à l’assassinat du révérend Martin Luther King Jr., il jouait de son aura pour calmer les foules.
À la demande des autorités de police, Williams a pris pour estrade publique un banc au croisement de Pennsylvania Avenue et de Mosher Street pour haranguer la foule et les persuader de rentrer chez eux : “C’est fini maintenant, il n’y aura plus d’émeutes” a-t-il ensuite conclu ajoutant que “parfois il n’y a pas besoin d’être médecin ou avocat pour pouvoir parler à des gamins et leur dire ce qu’il faut faire pour le bien de tous”.

On peut découvrir également comment le roi des dealers finit par se faire piéger par les gens des stups (page 43) : M. Shaheen affirme qu’il se tenait aux côtés du sergent Wineke lorsque la fouille a commencé au croisement de Brunt et McMechen Street. “Dans mon souvenir, les mains du sergent étaient vides lorsqu’il les a enfoncées dans les poches de Williams, et pleines lorsqu’il les en a ressorties.”
Mais la réalité est toute autre, il suffit parfois d’un poing tenu fermé (la police est parfois prête à tout pour coincer un gros bonnet). Un ancien agent des stups ne va pas tarder à confesser que l’héroïne a de toute évidence été placée par le policier sur le coupable afin d’assurer du succès de l’enquête. Il tient à préciser : “L’idée générale chez les flics était que c’était un criminel, et qu’il fallait qu’il paye à tout prix pour ses méfaits.”

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