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lundi 30 novembre 2015

Écrasé par le poids de l’image - La Paz

1596e jour - Sur les hauteurs de La Paz, Bolivie, suivant un homme râblé, je me suis souvenu d’une photo prise à Kazan, capitale du Tatarstan. C’était celle d’un autre type tout aussi trapu. Il portait également un costume qui, dans l’instant, m’était paru incongru. Il semblait tout autant écrasé par le poids de l’image que mon Pacénien.



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vendredi 27 novembre 2015

Trop fier !


1595e jour - Trop fier de voir un de mes textes publié dans la plus belle revue du
monde !
Le Believer, numéro six, en vente dans toutes les bonnes librairies.

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jeudi 26 novembre 2015

Kokedamas sauvages - La Paz

1594e jour - Les japonais sont passés maîtres dans la confection de kokedamas, cet art, codifié comme toute chose japonaise, consistant à créer des suspensions végétales sans terre.
Sur les hauteurs de La Paz, Bolivie, accrochés au fils électriques qui surplombent les rues, et que l’on peut d’abord prendre pour des nids de moineaux, l’on peut apercevoir des sortes de kokedamas sauvages.
Difficile de savoir comment les gens qui vivent ici les voient. Comme une prolifération parasite ? Comme autant d’objets devant lesquels il est possible, en passant, de s’émerveiller ?

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mercredi 25 novembre 2015

Troublante conjonction - Goodwood Revival et Londres


1593e jour - Hier soir, ouvrant au hasard une boîte d’archives, comme ça, juste pour voir, je suis tombé sur une photo noir et blanc, peut-être prise par Laurent, peut-être par Denis : un portrait de moi encore gamin sur fond de bus londonien, ligne 19. J’ai lu les destinations annoncées : Chelsea, Sloane Square, Knightsbridge, Picadilly, Islington, Highbury… Au dos de la photo, au crayon, était inscrite une indication : “Septembre 1985”. À l’époque, je n’avais pas vingt ans.
Dans la nuit, je me suis réveillé. Dans un état de semi-conscience, je me suis souvenu que j’avais déjà croisé pareil bus il y a peu. Alors, je me suis levé, je suis allé jeter un œil, pour en avoir le cœur net, au contenu d’une autre forme de boîte d’archives : le dossier “REVIVAL_MEETING” glissé, la semaine dernière, sur le bureau de mon ordinateur. Et là, troublé/amusé, j’ai découvert les deux photos qui figurent ci-dessus.

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mardi 24 novembre 2015

Dix images de Quito









1592e jour - Histoire sans paroles…

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lundi 23 novembre 2015

Comment rester immobile quand on est en feu - Quito


1591e jour - Sur les hauteurs de Quito, je me suis installé sur un muret de béton pour surfer. Au hasard de mes errances internet, je me suis retrouvé sur le Clavier Cannibale. J’ai lu :
J'aurai aujourd'hui entre les mains mon prochain livre, Comment rester immobile quand on est en feu, une "anti-ode" d'une centaine de pages qui paraîtra le 7 janvier aux éditions de l'Ogre. Oui, je sais, c'est dans longtemps, mais l'urgence elle aussi aime à prendre son temps. (Et comme ce titre résonne étrangement après ce qui vient de se passer…) Immobile, donc. Mais en feu.

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vendredi 20 novembre 2015

Une résolution - Mikova



1590e jour - À Mikova, Slovaquie, je me suis dit qu’il allait falloir, dorénavant, que je m’engage dans un recensement systématique des abribus que je serai appelé à croiser dans chacun des pays que je traverserai…

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jeudi 19 novembre 2015

Voir Mikova







1589e jour - On ne vient pas à Mikova pour en admirer les paysages. Non, si l’on pousse jusqu’ici, c’est à cause d’Andy Warhol bien qu’il n’y ait jamais mis les pieds. Si l’on vient à Mikova, c’est parce qu’Ondrej et Julia, ses parents, en 1914, en 1921, sont partis de ce bled paumé au pied des carpates pour émigrer du côté de Pittsburgh, États-Unis.
À Mikova, on observe religieusement. Difficile de dire ce que l’on espère trouver. Il n’y a pas grand chose à voir : une rue principale, une trentaine de maisons plus ou moins bricolées. Et deux panneaux représentant une œuvre de l’artiste, placés à la sortie du village pour confirmer la dimension “historique” des lieux.
On prend des photos des panneaux, d’une ou deux des maisons. On se promène encore, dans un village essentiellement baigné de silence (les seules personnes que l’on croise sont une mère et son enfant qui attendent on ne sait quoi sur le bord de la route).
On se dit, peut-être à tord, que l’homme de la Factory new-yorkaise ne se serait sans doute pas senti entièrement à son aise dans pareil endroit.

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mercredi 18 novembre 2015

La vie reprend son cour - Mikova

1588e jour - Et puis voilà, imperceptiblement la vie reprend son cour. L’avait-elle seulement suspendu ? Oui, peut-être le temps d’une suffocation. Mais très vite les corps exigent que de l’air traverse les poumons. De la même façon, on reprend la route. On se retrouve aux abords de Mikova, nord-est de la Slovaquie. On observe le paysage. On se dit qu’il est sans doute identique à ce qu’il était hier, que rien n’a changé et dans le même temps ou presque, on se surprend à penser que non, décidément, plus rien ne pourra plus être comme avant.

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mardi 17 novembre 2015

Des envies d’ailleurs - Le Bois-Plage


1587e jour - Face au tumulte, face à la folie, avoir des envies d’ailleurs…
Avoir envie de se poser sur une plage, marée haute ou basse.
Avoir envie du souffle de l’air, des embruns.
Avoir envie de suivre la course des nuages. Jusqu’à l’ivresse.
Avoir envie de prendre le temps de penser à tout, à rien.
Avoir envie de se vider la tête tout autant que de la remplir d’autres essentiels.

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lundi 16 novembre 2015

Je me souviens…



1586e jour - Je me souviens que la première fois que j’ai dîné au Petit Cambodge, j’ai été agacé qu’ils refusent mes chèques déjeuner (je ne sais plus si c’est parce que c’était le soir ou le week-end). Mais une semaine plus tard, j’ai milité pour qu’on y retourne tant j’avais apprécié ce que j’avais mangé.

Je me souviens que serveurs et serveuses, au début, nous demandaient systématiquement si l’on savait comment ça fonctionnait ici (au petit Cambodge, c’est le client lui-même qui note sur une feuille de carnet ce qu’il désire consommer).

Je me souviens que très vite, moi, j’ai pris l’habitude de commander un Natin avec du riz alors que Myriam était adepte du Bobun spécial crevette.

Je me souviens qu’on s’est beaucoup demandé, avant de déménager, comment on allait vivre, dorénavant, dans une ville où il n’y aurait pas d’endroits comme celui-là.

Je me souviens que la dernière fois que nous y avons mis les pieds – c’était il y a un mois à peine, juste avant le déménagement – je me suis dit qu’il risquait de passer du temps, maintenant, avant qu’on y mange à nouveau. Nous étions en train de quitter ce qui était un peu notre cantine du quartier.



Je me souviens d’après-midis passées au Carillon. Et de fin de matinées aussi.

Je me souviens y avoir surpris des conversations de rien et d’autres bien plus graves. Je me souviens notamment d’une histoire d’adultère, d’un type qui, chaque jour, se trouvait de nouveaux prétextes pour rejoindre une amante.

Je me souviens aussi que c’est ici que j’ai écrit les dernières lignes d’un livre qui doit sortir bientôt.

Je me souviens d’un dimanche matin, au printemps dernier, alors qu’il y avait un vide-grenier dans les rues adjacentes. Je m’y suis arrêté seul avec Gaspard (au départ, nous étions partis pour aller au marché et c’était la première fois que nous étions rien que nous deux dans un bar). Je me suis senti incroyablement fier d’être là avec lui. Ce jour-là, j’ai pris un café et mon fils un jus de pomme qu’il a bu à la paille.

Je me souviens du monde aperçu sur le trottoir devant le Carillon quand, le soir, nous rentrions en taxi. Je me souviens m’être alors dit que j’aurais aimé avoir vingt ans pour connaître le plaisir d’y traîner jusqu’au bout de la nuit.

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vendredi 13 novembre 2015

La machine à remonter le temps (3) - Goodwood Revival





1585e jour - Wikipédia : Au Royaume-Uni, à la fin des années 1950, apparaissent les premiers mods (abréviation de modernists pour qualifier à l’origine les amateurs d’un style de jazz homonyme, par opposition aux trads). Les mods, qui sont généralement de jeunes actifs urbains disposant d'un certain pouvoir d'achat, se caractérisent dès leur genèse par un mode de vie festif et hédoniste, le souci de leur apparence vestimentaire et leur goût pour la musique et la danse.
Les
mods se déplacent notamment sur des Vespa GS 160, Lambretta TV et SX 200 fortement accessoirisés (recouverts de phares, de rétroviseurs (appelés stadiums) et de diverses pièces chromées).
L'usage de drogues à finalité récréative est fréquent, amphétamines surtout. Sans être omniprésente, la violence n’est pas rare. Elle sert à affirmer des logiques de territorialité, la suprématie d’un groupe ou la défense contre des ennemis potentiels, en particulier les
rockers. Les confrontations directes entre groupes de mods existent aussi, mais les conflits, conjointement à une volonté d’atteindre l’excellence, se règlent symboliquement sur la piste de danse ou par l'exhibition de tenues vestimentaires qui en imposent. L’objectif est d’être identifié par ses pairs comme un face, meneur charismatique reconnu pour son excellence qui, de par ses propositions vestimentaires, musicales, etc. lance des modes et influe donc directement sur les aspects visibles de la scène.

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mercredi 11 novembre 2015

La machine à remonter le temps (2) - Goodwood Revival



1584e jour - Chaque année, mi-septembre dans le sud de l’Angleterre, se tient le Goodwood Revival, festival automobile durant lequel s’affrontent, sur piste, des bolides mythiques des années cinquante, soixante.
Aux abords du circuit, ceux qui tiennent les stands comme les visiteurs s’habillent en tenue d’époque.

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mardi 10 novembre 2015

La machine à remonter le temps (1) - Goodwood Revival


1583e jour - Chaque année, mi-septembre dans le sud de l’Angleterre, se tient le Goodwood Revival, festival automobile durant lequel s’affrontent, sur piste, des bolides mythiques des années cinquante, soixante.
Sur les stands aux abords du circuit, on joue à se projeter dans un passé devenu révolu. Ici, des images prises dans un supermarché Tesco reconstitué.

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