1180e jour - Cet été-là, Atsuko avait tenu à me faire visiter ce qu’elle appelait les montagnes de son enfance : celles où avaient vécu ses grands-parents maternels.
Nous avions passé des heures à rouler sur des routes escarpées. Mt Ojiro, Mt Koka…
Je n’avais pas osé lui avouer que j’étais malade en voiture dès que la route s’élevait. Pour tenir, je m’étais bourré d’un équivalent de Nautamine.
L'air pur des montagnes m’agressait.
Aux repas, j’éprouvais une difficulté folle à avaler la moindre bouchée. Atsuko s’en était inquiétée – ça ne me ressemblait pas. Je n’avais rien trouvé de mieux à répondre que je ne me trouvais pas très bien. Sans doute un coup de froid. J’avais expliqué (en français) que je me sentais ballonné. Le mot l’avait amusée. Grand sourire, elle avait décrété : Ballonné ! Seules les femmes enceintes peuvent être ballonnées ! Pas les hommes.
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