1006e jour - Annakarin Quinto, pour fêter le 1000e jour de Dreamlands – mille mercis à elle – m'a offert un récit de voyage. Ce récit de voyage, dans son intégralité, le voici…
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Récit
fidèle
d’une
ballade
nocturne
d'un
jour
d'avril
gelé.
L'autre
jour,
un
désir
irrépressible
de
voir
des
cerisiers
en
fleur
m'a
pris.
Il
était
près
de
minuit
et
j'étais
à
Paris.
Il
y
fait
froid
et
gris.
Peu
de
cerisiers
par
ici.
C'est
ainsi
que
je
décide
de
me
rendre
au
Japon
où
les
sakura
sont
nombreux
et
fameux.
Sur
Facebook
on
a
annoncé
dans
la
joie
et
mille
photos
qu'ils
y
sont
déjà
en
fleur.
C'est
d'ici
que
vient
peut-‐être
mon
envie
d'ailleurs.
J'ai
bien
cherché
et
cherché
et
cherché
encore.
Le
Japon
est
grand.
Je
ne
le
connais
pas.
Et
ils
ne
sont
pas
faciles
à
trouver.
C'est
du
côté
de
Fujiyama
qu'au
détour
d'un
virage,
je
plonge
enfin
sous
un
tunnel
délicat
de
pétales
hésitant
entre
le
blanc
et
le
rose.
Lorsqu'on
part
pour
ce
genre
de
voyage
on
ne
sait
jamais
si
c'est
le
bon
lieu
ou
la
bonne
saison.
Ni
la
bonne
heure
d'ailleurs.
Et
ce
ne
sont
peut-être
pas
des
cerisiers
non
plus.
En
tournant
la
tête
(ou
la
souris,
je
ne
me
souviens
plus),
je
vois
de
l'autre
côté
de
la
colline
un
bosquet
aux
évanescences
nacrées
qui
me
semble
plus
joli
encore.
Le
désir
me
porte.
Je
décide
de
m'y
rendre
dare-dare
et
surtout
sans
crier
gare.
J'étais
dans
les
collines.
Mais
me
voilà
dans
la
plaine
!
Et
arrivée
à
l'autre
bout,
il
est
déjà
juillet.
Il
fait
chaud
et
pas
de
cerisiers.
Mais
n'est
ce
pas
le
Fujiyama
là‐bas
?
Coquin,
sous
des
nuages
épais
il
se
dérobe.
Et
pourtant
il
doit
bien
être
visible
quelque
part
par
là
!
C'est
la
flèche
rouge
au
ventre
dodu
qui
me
l'indique
!
Je
contourne
et
traverse
collines
et
forêts
et
autres
vastes
plaines.
Je
pensais
qu'il
était
plus
facile
d'accès
mais
il
préserve
son
mystère.
D'un
mont,
je
saute
sur
un
pont.
Un
camion
me
coupe
presque
la
route.
Je
ralenti.
Le
camion
se
détache.
Et
enfin
je
le
vois,
élégant
et
paisible
devant
moi.
Je
le
tiens.
Je
le
traque.
Il
m'émeut.
Dehors
il
fait
froid.
L'hiver
approche.
Mais
dans
un
rayon
de
soleil,
les
nuages
l'attaquent.
Et
plus
j'avance,
plus
ils
le
cachent.
Quels
cachotiers
ces
nuages‐là
!
Je
change
d'angle
d'attaque,
je
me
perds.
Je
demande
mon
chemin
à
une
jeune
fille
sage
qui
attend
au
bord
de
la
route.
Elle
ne
sait
pas
grand
chose
mais
m'annonce
qu'il
est
juin
et
qu'il
fait
chaud.
Et
que
la
route
peut
être
droite.
J'ai
faim.
Et
j'ai
froid.
Il
est
1
heure
de
la
nuit
d'un
jour
d'avril
gelé
chez
moi.
Soudain
dans
le
vague
au
bord
d'un
chemin
un
couple
à
valise
à
roulette.
C'est
eux,
j'en
suis
sure,
qui
sauront
m'indiquer
la
bonne
route,
celle
qui
probablement
n'est
pas
droite.
J'ai
diablement
envie
d'une
soupe.
Ils
semblent
sortir
tout
droit
d'une
gare
dont
je
ne
retrouve
les
rails
nulle
part.
Mais
c'est
l'entrée
d'un
parc
qu'ils
m'indiquent.
Je
les
suis
bien
qu'il
pourrait
paraître
indélicat
de
s'immiscer
ainsi
dans
ce
qui
ressemble
fort
à
une
lune
de
miel
à
tambours
de
majorette
battants.
Tiens.
Voilà
les
rails
d'ailleurs
!
Des
rails
et
d'étranges
personnages
!
Je
suis
le
moins
endormi
des
trois.
Lui
au
moins
il
saura.
Je
ne
suis
pas
déçue
!
Il
m'amène
à crier,
prier
!
et
même
déjeuner
!
Mais
là
c'est
de
trop.
C'est
une
soupe
que
je
souhaite.
Non
pas
du
plastique
même
pas
en
boîte.
Coquin
l'autre
me
prend
la
main
et
d
'un
clin
d'oeil
me
transporte.
Mais
là
ce
n'est
plus
le
Food
Stadium
qui
m'allèche
!
Le
voilà
là-‐bas
!
Majestueux
et
calme
et
...
sans
nuages
!
Mon
sourire
s'éclaire
!
Je
le
tiens,
je
le
contourne,
je
le
détourne
!
La
prochaine
fois
j'irai
chasser
le
cheval
sauvage
en
Himalaya
!
Annakarin
Quinto
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