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jeudi 28 mars 2013

Dans une ville fantôme de la crise espagnole - El Quiñon

987e jour - Lecture de Projet El Pocero d’Anthony Poiraudeau, éditions Inculte (un énorme plaisir de lecture) :
Il faut marcher à peu près trois quarts d'heure pour atteindre El Quiñon par la route droite au milieu des champs. Dans le paysage très ouvert que je traverse, sans aucun abri, je réalise la puissance du vent qui soufflera sans discontinuer toute la journée. Alors que je monte la pente du pont, des toits de hauts immeubles bruns et allongés commencent à se laisser voir au bord du ciel. Progressivement, El Quiñon sort de terre et m'apparaît. Je le vois pour la première fois en sachant qu'il ne quittera pas mon champ de vision tant que je ne l'aurai pas rejoint, puis arpenté, et enfin quitté, plusieurs heures plus tard.






El Quiñon devait être une ville sortie de nulle part. Imposante. 40 000 habitants – la population de Chartres ou Angoulême.
El Quiñon devait être un joyau d'empire, celui de Francisco Hernando (El Pocero), un exemple d'ascension sociale : né dans un bidonville, égouttier à l'âge où d'autres vont au lycée avant de devenir un des entrepreneurs les plus riches d'Espagne.
El Quiñon devait être un symbole à l'heure du miracle économique espagnol.
El Quiñon, ville nouvelle, projet tendu vers le futur, est aujourd'hui quasiment déserte.

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