Un article, en particulier – titré Le triangle des brigands, signé Ariane Perret –, retient mon attention.
Je lis : Lorsque Staline s'empara de Königsberg en 1944, la ville n'avait déjà plus de visage, bombardée comme elle l'avait été. Il sut donner à cette tabula rasa une touche de perfection en expulsant tous les habitants (allemands à 90%) et en la rebaptisant Kaliningrad.
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Plus loin : Les soldats prirent possession de l'endroit et se coupèrent du monde. Les rues se remplirent de casquettes, de galons, de médailles, d'étoiles rouges et de monuments à la gloire des combattants soviétiques.
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Plus loin encore : Aujourd'hui pourtant, ces soldats omniprésents mais débraillés (certains portent même une chemise de l’US navy), grossiers et tellement ivres qu'ils seraient bien incapables de reconnaître leur supérieur, à supposer qu'ils en aient un, laissent supposer que l'ex-armée Rouge, devenue armée russe, traverse sa crise la plus grave.Cette débandade de l'armée laisse à Kaliningrad un vide immense, que les autorités ont essayé de combler en créant une “zone d'économie libre”.
Je lis aussi : Mais peut-on impunément ouvrir à tous les vents une région verrouillée durant quarante-cinq ans ? En vérité, plus la “zone d’économie libre” tarde à décoller, plus elle ressemble à un vaste trou noir, où chacun s'engouffre pour tirer ce qu'il peut. Dès lors, la population sans racines semble ne plus avoir de valeurs : prostituées, truands et escrocs y sont des gens comme les autres. Oubliée de la politique de Moscou, Kaliningrad suit ses propres lois. Un quart de la population porte une arme à feu. Impulsifs et souvent imbibés de vodka, les jeunes mafieux ont la gâchette facile.
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Voilà. C'était il y a tout juste vingt ans. On ne croise plus guère, me semble-t-il, de militaires dans les rues de Kaliningrad. Les lois du marché semblent avoir triomphé. À la russe ! Dans la zone portuaire, par exemple, se côtoient de minuscules étals de fortune et de gigantesques entrepôts Mercedes./////// Si vous avez aimé ce post, peut-être apprécierez-vous celui-ci.