Et puis, une fois le voyage effectué, on peut être tenté de revenir au texte de François Bon. Et relire.
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Extrait :Se croire légitimement citoyen dans la rue où on passe, on s'en arroge le droit pour les grandes métropoles, même lointaines, capables d'emblée de vous accueillir comme un des leurs, fondu dans la foule anonyme au sortir du Metropolitan ou de la Tate ou de l’Ermitage. On est au contraire un passant respectueux et observateur si c'est Assise ou Bhaktapur, ou n'importe quel village perché de montagne, si ce qui vous en impose tient à la beauté séparée du temps, don très rare. Mais ici, en vieux pays industriel, quand on reconnaît chaque signe, de l’auto-école L’Avenir à l’esthéticienne d’Ongles 2000, ou l'enseigne de la Française des Jeux sur le bar-tabac encombré de la grand-place, qu'est-ce qu'on saurait en déchiffrer si notre raison d'être ici n'est pas d'y vivre, mais seulement de prendre trois photos, ou recopier des noms dans un carnet noir ?
Et plus loin :
J'étais à Fameck comme je me promenais dans New York, j'étais à Fameck au mieux comme le vénéré et curieux Nicolas Bouvier à Samarkand ou Kyoto, et eux ce qu'ils affrontaient à Fameck, c'était le chômage.
Phrase recopiée : “Ce qui me ferait peine, c'est tous ceux dont on ne parle même pas, qui n'ont même pas eu la consolation des journaux.”
Daewoo, François Bon.
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